Plusieurs chemins pour Romain Jacob

Romain Jacob a conservé son titre de champion d’Europe vendredi soir à Calypso au terme d’un combat haletant où il a semblé être maître de la situation avant d’être mis un peu plus en difficulté lors de la deuxième partie de l’affrontement. « On savait qu’Ermano ne démarre pas assez vite. On a essayé à l’échauffement de faire le premier round. Mais ça reste Ermano, c’est dans sa tête, il a l’habitude de démarrer lentement. Seulement quand tu affrontes un champion qui est à 100%, tu peux avoir des problèmes. C’est peut-être là que la différence se fait », reconnaît Renald de Vuelder, l’entraîneur de Fegatilli. Le boxeur belge n’a pas tout à fait la même analyse que son homme de coin. « Je pensais avoir mis les touches nettes, je boxais à distance. Pour moi, les cinq premiers rounds, je mets les points, je prends pas de coup et je les gagne plus facilement alors qu’après, à vouloir me battre, je prends des coups. La tactique était de le travailler au corps et puis j’ai vu qu’avec le timing j’étais suffisamment net pour le faire. Mon direct du gauche touchait, je ne prenais pas de coup. Honnêtement, il a fait son rouleau compresseur mais j’ai continué comme ça », assure Ermano Fegatilli.

Une prime au champion

Malgré tout, le Belge devra chercher dans ces premiers rounds les deux, trois points qu’il lui a manqué pour ravir la ceinture à son adversaire (deux juges ont accordé 116-114 et 116-113 à Jacob, le troisième a vu une victoire plus nette 118-110). « C’était un vrai championnat. De temps en temps, c’était nous qui prenions le dessus mais à chaque que l’on pensait avoir fait ce qu’il fallait, il y avait Jacob qui revenait. C’est lui le champion donc on devait faire quelque chose de plus, assure Renald de Vuelder, l’entraîneur de Fegatilli. Le même combat chez nous, on peut gagner avec deux points. ». « Le monde de la boxe est comme ça, mais est-ce que c’est juste ? C’est le business », demande Ermano Fegatilli à l’évocation d’une prime au champion en titre.

Romain Jacob de son côté, après six rounds très maîtrisés, reconnaît avoir été moins souverain lors de la seconde partie du combat. «La seule erreur que je commets, c’est que je vais me battre avec lui alors que je suis le champion, c’est à lui de venir chercher la ceinture. Je prends le risque de me faire contrer alors que je ne devrais pas. »

Romain Jacob a conservé son invincibilité vendredi à Calypso. Il en est dorénavant à 23 succès et trois championnats d’Europe remportés. Quelle sera dorénavant la suite? « On m’a demandé si Frénois m’intéressait. Il n’est pas challenger officiel. Si demain il me propose quelque chose d’intéressant pour aller boxer là-bas, j’irai, mais il n’est pas challenger officiel, ce n’est pas à nous de faire les efforts pour organiser. » Le challenger officiel du Calaisien est le Britannique Stephen Smith (29 ans, 22 victoires, 1 défaite) et une nouvelle défense, pas forcément à Calais, est à envisager même si le clan Jacob a désormais le monde dans le viseur. L’IBF est venue proposer au Calaisien une chance mondiale il y a quelques semaines. Les Jacob ont décliné dans la mesure où le combat avec Fegatilli était déjà sur les rails. L’IBF fera-t-elle preuve de patience ? Proposera-t-elle une nouvelle échéance aux Calaisiens ? Les semaines à venir diront si le monde s’offre à Jacob ou si sa route se poursuit sur les chemins de l’Europe, un horizon où il a tout de même pas mal débroussaillé en chemin en un an.

Philippe LEFEBVRE

SOURCE: http://www.nordlittoral.fr/