(INTERVIEW) : Guillaume Frénois : « Je n'ai plus le temps d'attendre »

À 32 ans, Guillaume Frénois disputera son 39 e combat professionnel samedi soir à Compiègne.

Trois mois après son dernier combat, le Saint-Quentinois Guillaume Frénois affronte samedi à Compiègne le Francilien Dame Seck. En espérant mieux...

Trente-huit combats, trente-sept victoires pour une seule défaite. Le Saint-Quentinois Guillaume Frénois, 32 ans depuis le 19 août dernier, demeure une des valeurs sûres de la boxe en France. Malgré tout, il espère toujours une deuxième chance pour le titre de champion d’Europe EBU, qu’il n’avait pu conquérir le 28 septembre 2013 chez l’Italien Devis Boschiero.

A quoi avez-vous consacré vos vacances depuis votre dernier combat (dans le Gers, Frénois avait dominé le Georgien Alika Vakhtangashvili) début juillet ?

J’ai attendu la naissance de mon deuxième fils, Adonis, qui est né le 17 août. Avec mon épouse, nous sommes donc restés à Saint-Quentin. Après mon combat du 3 juillet à Auch(ndlr : victoire par K.-O. au 3e round), j’ai coupé un peu avant de reprendre de façon plus sérieuse début août. D’abord physiquement, puis avec des exercices au sac à la salle de Saint-Quentin.

Vous remontez sur le ring ce samedi après trois mois d’arrêt. Dans quel état d’esprit abordez-vous cette rentrée ?

J’ai juste eu le temps qu’il faut entre deux combats. Je me suis entraîné pour être prêt le jour J. En septembre, j’ai haussé le ton et fait une grosse préparation avec mon pote Yvan Mendy (ndlr : un autre boxeur professionnel picard au club de Pont-Sainte-Maxence, où s’entraîne Frénois). Ma détermination et mon sérieux sont intacts.

Vous êtes toujours en quête d’une deuxième chance au plus haut niveau européen. Qu’en est-il ?

Le tenant du titre des super-plumes est toujours Romain Jacob. Au prochain classement, je devrais être désigné comme son challenger officiel. De fait, il faudra qu’on se rencontre. Mais je n’en sais pas plus. J’ai 32 ans, je n’ai plus le temps d’attendre. Que ce soit Jacob ou un autre, j’ai envie de boxer.

Vous avez subi votre seule défaite, contre Boschiero en Championnat d’Europe, il y a pratiquement deux ans jour pour jour. N’est-ce pas trop long d’attendre cette nouvelle chance ?

C’est très long, très pénible. L’idéal aurait été que je fasse, entre temps, de plus gros combats et dans d’autres fédérations pour étoffer mon palmarès. Mais on ne fait pas toujours ce que l’on veut...

Votre entraîneur à Pont-Sainte-Maxence, Giovanni Boggia, dit qu’il n’y a pas que l’EBU dans la boxe. Quel est votre sentiment sur le sujet ?

Comme je n’ai jamais boxé dans d’autres fédérations que celle de l’EBU, je n’ai pas pu m’y classer et du coup, il n’y a pas eu de propositions. J’aurais probablement pu disputer d’autres combats sous l’égide d’autres fédérations, mais cela a toujours été laissé à l’appréciation du promoteur et du président de club.

Vous le regrettez aujourd’hui ?

Quand on n’a pas les clés en main il est difficile d’émettre des regrets. Ce que je déplore le plus est de ne pas avoir été entendu quand j’ai proposé de me constituer le palmarès auquel je pouvais prétendre. Je suis un boxeur, j’ai envie de faire des gros combats et de gagner des titres. Je ne suis pas là pour attendre et faire des petits combats.

Vous disputez demain un combat en six rounds. Est-ce assez ?

Ce n’est effectivement pas l’idéal quand on aspire à autre chose mais comme il n’y a que ça, je prends.

On parle d’un possible retour sur le ring de votre frère Jérôme Thomas. Qu’en savez-vous ?

Je ne suis pas du tout au courant ! C’est déjà très difficile de monter sur un ring quand on est au top, alors quand on a 36 ans comme Jérôme... Quand c’est fini, c’est fini.

Propos recueillis par Jacky Lamborion

source: http://www.courrier-picard.fr/