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Blog d'informations sur le noble art en France et dans le reste du monde .

24 May

Un Jean Pascal d'une humilité déconcertante

Publié par Benoît

Un Jean Pascal d'une humilité déconcertante

Le boxeur Jean Pascal apparaît comme un homme changé à une semaine et demie de son combat contre Eleider Alvarez.

Le pugiliste de 34 ans s’entraîne avec Stéphan Larouche depuis septembre dernier et le contraste est maintenant frappant. Fini, le «black Balboa», fini, les déclarations à l’emporte-pièce, fini, les querelles sur les réseaux sociaux avant les combats.

L’homme débordant de confiance d’autrefois a maintenant l’approche d’un sage. Pascal sait qu’il affrontera un adversaire plus que coriace, le 3 juin, au Centre Bell. Eleider Alvarez a 33 ans, certes, mais il a n’a pas livré autant de guerres exténuantes que lui. Il arrive à maturité en tant que boxeur et sa carrière est en ascension. Le Lavallois d’origine, qui a livré de durs combats contre Bernard Hopkins et Sergey Kovalev, notamment, est ailleurs.

«Il ne faut pas se cacher les choses, oui c'est vrai, je suis vieillissant, a-t-il laissé tomber, mardi, en entrevue avec Nancy Audet, à TVA Sports. J'ai 34 ans. Je ne peux pas aller contre la nature. La nature humaine fait que plus on vieillit, moins on est vite. On perd des réflexes (...) présentement, je fais de mon mieux, je m'entraîne fort, je suis supervisé par Stéphan Larouche, il dit que je fais bien.»

L’entraîneur, en effet, est très satisfait des efforts de son protégé au gymnase. Larouche a candidement confié qu’en septembre, il avait trouvé «un Jean Pascal un peu perdu émotionnellement, un gars qui avait perdu ses repères». Un boxeur qu’il fallait confiner à l’entraînement, un homme qui avait besoin de retrouver toutes ses qualités d’athlètes, malgré le temps qui passe.

«C'est un gars qui a besoin d'être dans le gymnase, a indiqué le spécialiste. Il a compris que le talent décroît avec la fatigue, avec l'âge, encore plus vite. Il y a des choses que tu transportes avec ton âge. Il y a des choses qui vont graduellement s'évaporer, disparaître. Que ce soit la vitesse, les réflexes. Mais la puissance, la force, tu peux le traîner pendant un bout avec toi. Pour ça, il faut de la coordination et pour en avoir, il faut être en forme.»

«Là, j'ai un Jean Pascal en forme, beaucoup plus en forme qu'au moment où je l'ai eu ici.»

Une seule promesse : «avoir de l’allure»

Pascal est également étonnant dans la mesure où cette fois, il ne promet rien de grandiose.

«Je ne vous promets pas un K.-O., je ne vous promets pas une victoire, je vais aller dans l'arène pour faire de mon mieux, avoir un peu d'allure, parce qu'à 34 ans, c'est plus difficile d'avoir de l'allure. Mon objectif, c'est d'avoir de l'allure le 3 juin.»

Cela détonne. Pascal a toujours eu l’habitude de faire la promotion de ses combats en s’engageant dans des guerres de mots, en pavoisant, en tentant de déranger l’adversaire. Pas cette fois, d’autant plus qu’il considère qu’Alvarez est «un ami». Là aussi, l’influence de Stéphane Larouche se fait sentir.

«Je lui ai dit : "par expérience, je t'ai vu dépenser tellement d'énergie dans des choses à mon avis inutiles, qui ne t'aident pas nécessairement à gagner un combat, a expliqué l’entraîneur. Tu n’auras pas beaucoup de dernières chances. C'est une chance que tu as. ‘Faut pas la manquer. ‘Faut avoir l'énergie sur le ring." C'est tout simplement ça et je pense qu'il a compris que ça donne ne rien de faire un "show" quand ce n'est pas le temps.»

Derrière cette humilité nouvelle, le désir de gagner reste chez Jean Pascal. Lors qu’il fait de visualisation, il se voit gagnant.

«Dans ma tête, oui, je veux gagner, a-t-il assuré. Mais je ne peux pas me cacher les choses. Je suis un gars qui a toujours été vrai avec moi-même, avec mes "fans", alors c'est sûr qu'à 34 ans, je n'ai plus la fougue d'un gars de 21 ans. Oui, je suis vieillissant, mais je garde mon coeur jeune.»

«Alvarez est gros, grand, a de son côté affirmé Larouche. C'est un gros mi-lourd, il a de bonnes mains, il cogne dur des deux mains, une belle vitesse. Il n'a pas beaucoup de lacunes. Ce que je veux de Jean, c'est qu'il fasse son combat. Je ne veux pas qu'il aille là pour essayer d'impressionner, d'être "flashy" pour dix secondes comme il l’a déjà fait, pour qu'après il soit mort pour le reste du round. On a de la condition physique, on est en "shape" pour boxer et Jean Pascal va avoir de l'allure ce soir-là.»

Est-ce qu’Alvarez va mettre fin à sa carrière comme il l’a probablement fait pour Lucian Bute?

«Aucune idée, a répondu Pascal. Seul Dieu le sait, et le diable s'en doute. Ce que je sais, c'est que je suis invaincu dans les combats locaux.»

AUTEUR ET SOURCE: RDS.CA

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