Ancien adversaire de Mormeck, O'Neil Bell tué par balles

Le boxeur jamaïcain a été assassiné par deux braqueurs alors qu'il descendait d'un bus à Atlanta. Il était âgé de 40 ans.

Jeudi, la boxe pleure la disparition de l'un de ses champions du monde. En 2006, O'Neil Bell avait marqué à sa manière l'histoire du noble art en devenant le deuxième boxeur dans la catégorie des lourds légers à réunir les trois ceintures mondiales IBF, WBA, WBC. Un exploit signé dans la mythique salle du Madison Square Garden après une victoire par KO sur le Français Jean-Marc Mormeck au 10e round.
Mercredi, «Supernova» est tombé sous les balles de deux individus décrits par la police comme des braqueurs, alors qu'il descendait d'un bus accompagné d'une personne. Son corps a été retrouvé inanimé dans la rue. L'accompagnant de Bell n'aurait été que blessé.

Le Scan sport a recueilli le témoignage de Jean-Marc Mormeck, qui avait repris en 2007 ses deux titres WBA, WBC perdus, en terrassant son rival à Levallois dans un combat resté dans les mémoires (victoire aux points en douze rounds). Personnage sulfureux, O'Neil Bell n'avait cessé de provoquer le Français avant la revanche. A l'issue de la réunion, il s'était battu avec Mormeck en conférence de presse après l'avoir verbalement agressé. Sur place, Le Figaro avait assisté à cette scène surréaliste.
«C'était une belle étoile mais une étoile filante…»
«C'est avec tristesse que j'ai appris ce tragique événement», nous confie le «J2M» qui se souvient d'un «bon boxeur avec sa technique propre», mais qui n'a «pas confirmé» par la suite. «C'est un peu comme James Buster Douglas qui a battu Tyson à la surprise générale mais qui dans la foulée se fait battre par Holyfield. Il m'a détrôné mais j'ai repris mes titres aussitôt dans la foulée. C'était une belle étoile mais une étoile filante…» Bell ne s'est jamais relevé de la perte de ses deux ceintures. Il a pris sa retraite en 2011 après avoir perdu deux de ses trois derniers combats.

«En acceptant une revanche il m'avait comparé à un chien enragé à qui il fallait mettre une balle dans la tête. Ça donne une indication de la mentalité du type.»

Même s'il a toujours respecté ses adversaires, Jean-Marc Mormeck ne garde pas un grand souvenir de l'homme O'Neil Bell. «Je ne l'appréciais pas beaucoup, c'est un euphémisme. Il représentait un peu tout ce que je détestais! Le premier combat face à lui aux Etats-Unis s'était bien passé même si j'avais été battu. C'est ensuite qu'il s'est montré détestable. En acceptant une revanche il m'avait comparé à un chien enragé à qui il fallait mettre une balle dans la tête. Ça donne une indication de la mentalité du type.»
Par la suite, Mormeck n'a plus eu de contact avec ce Jamaïcain doté d'un beau palmarès (32 combats, 27 victoires dont 25 par KO et 4 défaites). La carrière d'O'Neil Bell avait été parsemée d'incidents rocambolesques. Après avoir frappé son entraîneur, il avait été incarcéré pour une autre affaire surréaliste. En février 2007, il avait terrorisé son sparring-partner avec une hache à la suite d'un désaccord avec lui en effectuant un footing dans les bois. Il avait été finalement relaxé après avoir prétendu que cet outil lui servait à se défendre contre la menace des ours.

SOURCE: http://sport24.lefigaro.fr/

PAR : Par Gilles Festor