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Blog d'informations sur le noble art en France et dans le reste du monde .

24 Nov

Anne-Sophie Da Costa revit la première défaite de sa carrière professionnelle

Publié par Benoît Sainte Marie

(Championnat du monde WBF des paille). Douze heures après sa défaite, Anne-Sophie Da Costa a accepté de revoir son combat. Déçue mais lucide, appuyée par William Guillaume, son coach, elle a analysé ses dix rounds.

Ce dimanche matin, dans nos locaux, Anne-Sophie Da Costa et William Guillaume ont affronté une nouvelle épreuve. Déchue la veille de son titre de championne du monde WBF des paille, elle a visionné son combat. « Habituellement, je ne le revois pas. J’envoie la cassette à mon père d’abord, puis à William (Guillaume) », soufflait la Rémoise, au visage à peine marqué par la lutte.

La nuit blanche, passée à ressasser cette fatidique soirée de samedi, a laissé bien plus de traces, même si la pénombre s’avère parfois bonne conseillère. « Je ne devais pas me laisser emporter par l’émotion », regrette par exemple William Guillaume. Ulcéré par l’issue, il s’était en effet laissé envahir par sa colère. Hier matin, si les mots étaient plus pesés, le message était aussi acide que la veille. Surtout après dix rounds passés au crible : « Je suis révolté, je ne vois pas Cruz Perez prendre un round, constate-t-il. Elle gesticule ses coups touchent rarement. »

Silencieuse d’abord, inquiète à l’idée de poser un diagnostic sur la première défaite de sa carrière professionnelle, Anne-Sophie Da Costa a rapidement décidé de se rapprocher de l’écran. Au plus près de l’image. À quelques centimètres d’un duel qu’elle pensait peut-être bien plus brouillon. « J’avais déjà ce sentiment hier mais c’est difficile de le partager. Comment dire ‘‘ j’ai perdu mais ce n’est pas normal, j’ai été flouée’’ ? Tout le monde penserait que je suis une mauvaise perdante. Alors, je me suis tue. »

En attendant sans doute de digérer. Elle vient peut-être de faire le premier pas vers sa prochaine aventure. « Je m’attendais à pire dans le début du combat, reconnaît d’ailleurs William Guillaume en s’adressant à sa protégée. Même dans le premier round, où je t’imaginais en dessous, tu remportes finalement la deuxième minute et, techniquement, tu fais des choses intéressantes. »

Des esquives, une gauche souvent bien posée, des touches franches, effectivement, Anne-Sophie Da Costa met à mal une adversaire néanmoins hyperactive. Susana Cruz Perez mouline comme une éolienne par grand vent. « La boxe pro impose des touches avec impact, celles de Cruz Perez ne rentrent pas dans cette catégorie », observe la Rémoise. Pas faux, effectivement. Si la « Pantera » avance sans cesse, sa boxe révèle plusieurs failles, à commencer par cette tendance à accrocher du bras gauche pour frapper du poing droit. Elle écopera d’ailleurs de cinq remontrances. Après trois ou quatre, l’avertissement tombe habituellement. Le public de René-Tys l’attend toujours.

« Un peu de baume au cœur »

Devant l’écran, Anne-Sophie Da Costa mime ses esquives, vit son combat, prise au jeu de sa propre intrigue sportive : « Dans la quatrième reprise, je me laisse enfermer dans son « truc », décrit-elle. Je me disais qu’en France, sa boxe serait sanctionnée par les arbitres. » La Rémoise remporte le cinquième round. Le sixième également, même si les crochets de Susana Cruz Perez « font mal. Mais c’est dur de lui comptabiliser une touche, continue « Anne-So ». » À la fin de la neuvième reprise, la « Pantera » finit dans les cordes, sonnée par une ribambelle de directs. « Oui, oui, oui », s’encourage la Rémoise. William Guillaume, lui, reste silencieux. « Même le dixième, que j’imaginais moche, n’est finalement pas si mal… », soupire-t-il. « Si j’avais pris une tôle, ce serait presque plus facile, termine Anne-Sophie Da Costa. Je le sens d’ailleurs dès l’annonce des résultats, la salle est estomaquée. Il n’y a aucune réaction. C’est dur mais cette séance me remet finalement un peu de baume au cœur. » Même si, évidemment, la cicatrice saigne toujours et saignera sans doute encore longtemps.

Pereira Fernandes voulait «faire plaisir au public»

Avec l’affrontement entre Zakaria Attou et Franck Haroche Horta qui a tourné à l’avantage de ce dernier, la lutte entre le Sparnacien Sacramento Pereira Fernandes et Gelo Geloian a marqué les esprits. Vainqueur aux points (39-37, 39-37, 39-37), Pereira n’a laissé aucune chance à un adversaire néanmoins coriace tant il a encaissé de terribles crochets du gauche. Dès la deuxième reprise d’ailleurs, l’arcade de Gelo Geloian a éclaté sous la puissance d’un crochet gauche asséné par un Marnais plus petit mais bien plus explosif.

On ne donnait alors pas cher de la peau d’un Gelo Geloian de retour sur les rings après six ans d’absence. Dans la première reprise déjà, il vacillait sous une première gauche du Sparnacien : « Je ne pensais pas qu’il allait finir le combat », observait après coup Stéphane Boussis, l’entraîneur de Sacramento Pereira Fernandes. « C’est un adversaire physique, pas le genre de boxeur qu’on peut envoyer au tapis. Il est solide car je l’ai énormément touché et il n’a jamais plié, précise le boxeur d’Épernay. Je boxe aussi pour le public et je voulais lui offrir un combat spectaculaire. J’y suis parvenu, je pense, même si, pour un bon combat, il faut être deux. »

Pereira a également prouvé combien ses progrès étaient constants. Prochaine étape : le Tournoi de France. « Je vais boxer en décembre, annonce-t-il, avant de faire la demande de licence pour le groupe C. Cette victoire sera un plus. Ensuite, je veux aussi passer à des combats en six rounds. C’est totalement différent mais je veux essayer de franchir ce cap. C’est important pour la suite. »

A.K.

 Anne-Sophie Da Costa revit la première défaite de sa carrière professionnelle

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