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Blog d'informations sur le noble art en France et dans le reste du monde .

06 Feb

Sans casque, le boxeur amateur s'adapte

Publié par Benoît Sainte Marie

Le docteur André Béliard (à gauche), en grande discussion avec l'entraîneur de Saint-Avé boxe, Nicolas Basile-Dauber.© Ouest-France

Le docteur André Béliard (à gauche), en grande discussion avec l'entraîneur de Saint-Avé boxe, Nicolas Basile-Dauber.© Ouest-France

Rencontre. Depuis un an, les seniors qui ont plus de cinq combats boxent sans casque. Point d'étape avec André Béliard notamment, médecin avéen attaché au comité régional.

En septembre 2013, la décision de ne plus faire porter de casque aux boxeurs amateurs seniors ayant plus de cinq combats laissait perplexe. Risques pour le boxeur, tentation de passer professionnel plus rapidement pour les meilleurs amateurs, professionnalisation à marche forcée de la discipline...Les inquiétudes étaient multiples chez les éducateurs. Qu'en est-il un peu plus d'un an après?

« Les boxeurs font plus attention », constate l'entraîneur de Saint-Avé boxe, Nicolas Basile-Dauber. André Béliard, médecin attaché au comité régional et intervenant hebdomadaire au club avéen, confirme: « Les entraîneurs ont l'expérience et le savoir-faire pour transmettre les attitudes à adopter pour ne pas prendre de coups. Les boxeurs pratiquent ainsi davantage l'esquive et les coups de tête sont beaucoup moins fréquents. En tant que médecins, nous avons un rôle de suivi et de signalement à l'arbitre lors des combats. »

« Le casque, un frein pour certains »

Justement, les arrêts de combats ont-ils été plus nombreux depuis l'entrée en vigueur de cette nouvelle règle? « Je n'ai pas constaté plus d'arrêts, fait remarquer André Béliard, mais il faut être vigilant, les mauvais coups existent. Il faut protéger les boxeurs amateurs. De toute façon, on remarque assez vite quand un boxeur a besoin d'être arrêté. S'il titube, n'écoute pas, baisse son regard, c'est que ça ne va pas. » Entre deux consignes lancés à ses athlètes, Nicolas Basile-Dauber souligne de son côté « qu'il n'y a pas plus de KO mais quand il y en a, ils sont plus violents. »

D'où la nécessité d'encadrer les boxeurs, comme le fait André Béliard depuis quinze ans à Saint-Avé:« J'interviens toutes les semaines, en symbiose avec Nicolas. On travaille le cardio, mais on fait aussi de la formation sur la nutrition par exemple. On prévient les risques en tous genres. Il faut par exemple faire très attention aux coups en rotation (les crochets). Quand les vaisseaux sanguins sont touchés, c'est dangereux. »

Et les boxeurs dans tout ça? Comment ont-ils vécu cette petite révolution? « Il y a peut-être des boxeurs qui voulaient faire un parcours amateur et qui se sont restreints mais je n'ai pas de retour à ce niveau-là, explique Nicolas Basile-Dauber. En revanche, certains se sentent plus libres. Il y a moins de transpiration, de chaleur, certains trouvent que la visibilité est meilleure. Pour eux, le casque constituait un frein psychologique. »

Frédéric HERVÉ. Ouest-France

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