René Clément : toute une vie au service de la boxe

Ils ont eu leur heure de gloire, mais le temps a peu à peu effacé leur nom des mémoires. La NR les extirpe du passé pour les remettre à la lumière.

Rien ne prédestinait René Clément à la boxe. A 20 ans, en 1940, c'est plutôt un adepte de la petite reine. « Il évolue alors auprès de l'élite régionale de cyclisme, mais n'ayant pas le même niveau, il renonce rapidement à la compétition »,raconte son fils Patrick. En 1947, le hasard veut que Guy Godest, entraîneur du Boxing club blésois, lui demande un coup de main. « De là est née une vocation inébranlable »,atteste Patrick. René Clément consacrera, en effet, soixante-trois ans de sa vie à la boxe comme entraîneur, puis professeur. Dès 1950, il passe son diplôme d'entraîneur brevet d'État sans jamais avoir pratiqué de boxe en compétition. Un fait très rare pour l'époque. Il décide de voler de ses propres ailes et crée le club de Saint-Aignan-sur-Cher. « Il s'y rend deux fois par semaine en bus et revient souvent dans des camions à bestiaux montant sur Paris. L'Île-Plage accueillait l'été de grands galas de niveau national ou européen, avec un millier de spectateurs. Et que dire des combats organisés sur les parquets des Moulins-Rouges ! Sûrement les plus belles années de sa vie, mais les plus dures aussi. Pendant cinq ans, il se partage entre les clubs de Blois et Saint-Aignan. Parallèlement, il développe une petite entreprise de fabrique de lessive et les journées font largement le tour de l'horloge. Je ne sais pas comment il arrivait à tout concilier. »

Familier de la mythique salle Wagram

En 1960, René et son épouse Renée investissent dans un bar-tabac, en Vienne, Le Celtique. René laisse alors le club de Saint-Aignan à son ami boxeur Roger Maziou, quitte le Boxing club blésois, pour créer en 1963 le Ring blésois. « Les deux clubs fonctionnent sans difficulté chacun de leur côté. Pour mon père, les résultats vont s'enchaîner. Les lundis de la salle Wagram, à Paris, deviennent pour les Blésois un lieu familier où l'entraîneur côtoie les meilleurs teams de France. »
En 1970, René décide de fonder le Cercle pugilistique blésois. « Mais, cette fois, trois clubs à Blois, cela ne va pas sans poser de problèmes de cohabitation. Le Boxing club va disparaître et une rivalité s'installera entre les deux autres. Mais il en est ainsi. L'entêtement de mon père était aussi fort que son dévouement et son amitié. »
Seule la maladie, en 2010, mettra fin à la carrière d'entraîneur de René Clément. Mais, pendant deux ans encore, il suivra de près le club et prodiguera ses précieux conseils.

repères

> René Clément est décédé le 18 février 2012.
> Il a passé 15.000 heures dans les salles de boxe au cours de ses 63 ans de carrière.
> Il a encadré 15 boxeurs professionnels qui ont disputé 250 combats dans huit pays différents.
> Il a entraîné environ 300 amateurs en compétition et plus de 1.400 licenciés
> Son fils Patrick est président du Cercle pugilistique blésois depuis 2008.

Cor. NR : Monique Cabourg

SOURCE: http://www.lanouvellerepublique.fr