en Italie, face à Andréa Sarritzu, Vincent Legrand ira sabre au clair

À Bruay, Vincent Legrand avait impressionné face à Xavier Urpi. Les conditions seront différentes, en Italie. <51>PHOTO PASCAL BONNIÈRE

Son adversaire affiche 39 ans, un palmarès long comme le bras et l’expérience d’un vieux renard. Vincent Legrand revendiquera ce soir le panache de ses 24 ans. Le défi est grand : mettre au tapis un challenger réputé coriace. Mais en Italie, ce sera vraisemblablement la seule chance pour le Bruaysien de garder sa ceinture.

Championnat de l’union européenne. À 24 ans, Vincent Legrand n’a plus rien à voir avec ce boxeur dont le début de carrière avait été protégé par Joël, son entraîneur de père. Il laissait alors entrevoir de belles promesses qu’une indolence naturelle bloquait. Et puis il y eut cette rencontre en novembre 2014 à Bruay où l’enfant du pays lâcha enfin les chevaux pour expédier Xavier Urpi avant la limite alors qu’un titre de l’union européenne était en jeu. « Ce jour-là, j’ai vraiment changé mon comportement et je suis devenu plus confiant en moi, plus mature », affirme le boxeur. Six mois plus tard, toujours dans sa ville, il s’était baladé devant Edwin Tellez avec une assurance évidente. Mais voilà l’heure venue de défendre sa couronne.
Ce sera ce soir à Milan sur le terrain de jeu d’Andréa Sarritzu, une référence dans la catégorie. « Nous pensions mon père et moi pouvoir emporter les enchères mais les Italiens nous ont devancés à l’ouverture des enveloppes. Ce n’est certes pas un avantage d’aller boxer à l’extérieur. Cependant, les expériences récentes des trois Français récemment couronnés en Espagne ou même en Italie montrent que cela n’est plus insurmontable. » Dans les trois exemples auxquels il fait référence (Mohoumadi, Vitu et Soro), nos compatriotes ont tous fait preuve d’une capacité à abréger les débats. « C’est l’objectif à atteindre : en cas d’issue serrée, nous pourrions être arnaqué. Je ne dis pas que je vais abattre mon rival mais j’en ai les moyens. »
Sans complexe, mais sans prétention non plus. Il fait simplement confiance en son excellente préparation. « Je dois remercier la mairie qui m’a laissé deux mois de disponibilité pour m’entraîner. Masson, Buquet, Barbier sont venus mettre les gants. Ils sont bien placés pour vous dire que j’ai les douze rounds dans les jambes. » Sarritzu aussi. À 39 ans, bien qu’il ne soit pas monté sur le ring depuis quinze mois, qu’il mesure quatorze centimètres de moins que le Bruaysien. Il affiche un parcours de 46 combats pour 34 victoires dont cinq championnats continentaux et trois courses au titre mondial. Assurément pas un manchot.

SOURCE: http://www.lavoixdunord.fr/

R. D. (CLP)