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02 Oct

(INTERVIEW) Karim Achour : « Je prends un gros risque »

Publié par Benoît Sainte Marie

(INTERVIEW) Karim Achour : « Je prends un gros risque »

Le Parisien est à l’affiche samedi soir du gala de Compiègne, quasiment chez lui, face à l’Espagnol José Yebes. Un combat où il a beaucoup à perdre.

Après des semaines de tergiversation, marquées par un changement d’adversaire et des menaces d’annulation du gala, Karim Achour (28 ans, 19 victoires, 4 défaites, 3 nuls) va bien monter sur le ring samedi soir à Compiègne, au gymnase de Royallieu (à partir de 20 heures et en direct sur L’Equipe 21 à partir de 21 heures). L’octuple champion de France des moyens – un record – boxera enfin devant son public, lui qui a grandi à Thourotte, où il est arrivé à 11 ans avec sa famille en provenance d’Algérie, qui vit à Cambronne-lès-Ribécourt et s’entraîne à Pont-Saint-Maxence.

Comment avez-vous vécu ces dernières semaines parfois agitées ?

C’était chiant à vivre. Un jour, on me disait que c’était bon, le lendemain non. Je trouve ça quand même dommage que certains aient fait en sorte que le gala ne se fasse pas. C’est assez incompréhensible.

Cela a-t-il perturbé votre préparation ?

Ça m’a évidemment gêné d’autant qu’au début, je me suis investi personnellement dans l’organisation en allant rencontrer les personnes concernées ou en les appelant. Mais bon, on a vraiment bien travaillé. Tout s’est passé comme je voulais : les mises de gants, le travail physique pendant l’été… J’ai fait ce que j’avais à faire à l’entraînement. Maintenant, il y a le ring. Et c’est ce que j’aime le plus. A moi de finir le travail.

A l’origine, vous deviez disputer le titre de l’Union européenne contre Moez Fhima, face auquel vous aviez fait match nul en début d’année. N’êtes-vous pas déçu de ne pas faire cette revanche à Compiègne ?

Fhima, j’ai juste envie de le rencontrer. Que ce soit chez moi, chez lui ou ailleurs, peu importe. Mais j’ai l’impression que de son côté, ils ne veulent pas faire ce combat. Car tout était prêt : les contrats, la bourse, le lieu. On a même fait une conférence de presse tous les deux !

Finalement, le combat est prévu le 31 octobre mais le lieu n’est toujours pas connu. Vous croyez qu’il va se faire ?

Je n’en sais rien. Pour l’instant, je pense à celui de samedi. Mais à 23 heures, si j’ai gagné, je penserai à Fhima. Et là, il n’y aura plus d’excuses. Moi, je serai capable d’enchaîner deux combats en moins d’un mois. On a adapté notre préparation.

Que savez-vous de votre adversaire de demain, José Yebes (36 ans, 12 victoires, 6 défaites, 1 nul) ?

Il a une boxe propre, comme souvent chez les Espagnols. D’après les vidéos que j’ai pu voir, il est solide et ne lâche rien. Il a de l’expérience, avec plusieurs combats perdus devant des boxeurs de niveau mondial. J’avais envie de rencontrer un tel adversaire. Après avoir fait une grosse préparation, j’aurais été vraiment déçu de faire un combat qui n’en valait pas la peine. Et puis, compte tenu de tout ce qui s’est passé autour de ce gala, je veux mettre les points sur les i et les barres sur les t !

C’est aussi une étape de plus à franchir en vue d’un championnat d’Europe…

Exactement, et c’est même envisageable en 2016. Je suis classé numéro 5 par l’EBU (ndlr : le titre est détenu par un Français, Michel Soro). Je dois maintenant briller sur le plan européen, et ça commence devant Yebes. Ce combat est très dangereux pour pleins de raisons. Je prends un gros risque. Car si je perds, il ne faudra plus parler de l’Europe dans l’immédiat. Tout ce que j’aurais fait avant ne comptera plus. C’est ça la boxe. La moindre défaite remet tout en cause. Mais c’est ce que j’aime. Mon plaisir est de sentir cette peur-là.

Et puis, pour la première fois depuis presque trois ans, vous allez boxer à domicile…

Ça va être magnifique. Il y aura ma famille, mes potes, des gens qui ont entendu parler de moi et vont venir pour me voir. C’est quand même mieux, en montant sur le ring, de sentir le public derrière toi plutôt que de se faire siffler.

Le titre de champion de France, que vous déteniez depuis plus de quatre ans, c’est donc désormais derrière vous ?

Je ne l’ai pas abandonné, on me l’a enlevé de façon arbitraire. Tout ça parce que je dois faire le combat pour le titre de l’Union européenne… qui n’aura peut-être jamais lieu ! Je m’étais battu pour être challenger officiel, pour gagner le titre et le défendre plusieurs fois. Ce n’est pas normal de le retirer ainsi. Il y aura bientôt un nouveau champion de France(ndlr : Davy Armand, déjà battu par Achour, et Francis Togba Tchoffo doivent se disputer le titre vacant), peut-être que je reviendrais le rencontrer (rires). Mais bon, mon objectif n’est pas de revenir en arrière. Je veux aller le plus haut possible.

AUTEUR: VINCENT DESMARETZ

SOURCE: http://www.courrier-picard.fr

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